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En termes simples

L’atout des milléniaux

02 juin 2017

Le calcul est simple.

Investir est un jeu à somme nullei, et une gestion active coûte plus cher qu’une gestion passive. Cela signifie qu’un dollar géré activement qui fructifie moyennement rapporte moins que n’importe quel dollar géré passivement. L’économiste nobélisé William Sharpe en a fait la démonstration dans un célèbre compte rendu de recherche paru en 1991, et intitulé The Arithmetic of Active Management.ii

Le calcul est exact, mais la conclusion tirée des recherches de Sharpe au sujet de la gestion active ne l’est pas.

Depuis, la gestion active est mal perçue. On présente à des gens qui ont peu réfléchi à cette question une conclusion donnant à penser qu’il est bon d’investir dans un fonds passif peu coûteux. La plupart des milléniaux ont ce profil. Dans un monde où quelqu’un ou quelque chose de nouveau sollicite constamment notre attention, et où un message de 140 caractères est long, de nombreux milléniaux comme moi accueillent cette conclusion comme si c’était la vérité et passent aussitôt à autre chose. Par exemple, les milléniaux investissent dans des FNB plus que n’importe quel autre groupe d’âge; la popularité de ces fonds a augmenté de 60 % au cours des trois dernières années, selon des données de TD Ameritrade.

Nous ne nions pas qu’il est difficile d’obtenir des rendements supérieurs à la moyenne. La feuille de route mitigée du gestionnaire actif moyen ne fait que renforcer cette perception. Cependant, les gestionnaires ne sont pas tous moyens. Si l’on prend un échantillon transversal de joueurs de basketball, il est raisonnable de supposer que le joueur moyen ne sera pas recruté par la NBA. Cela ne signifie pas qu’aucun joueur ne le sera. Les candidats potentiels à une carrière dans la NBA auront des caractéristiques communes : ils sont plus grands et plus rapides, visent mieux et sautent plus haut. Si seulement il existait un moyen de repérer les fonds actifs qui sont plus susceptibles d’avoir des rendements supérieurs à la moyenne... eh bien, il y en a un. Les fonds qui affichent une bonne tenue à long terme présentent des caractéristiques communes : un faible ratio des frais d’opération, un faible ratio de rotation, l’ancienneté des gestionnaires, le niveau de propriété élevé des gestionnaires et une structure d’incitatifs à long terme. Selon une analyse de Capital Group, un portefeuille composé de fonds du quartile de fonds dont les coûts sont les plus bas et du quartile de fonds dans lesquels la propriété des gestionnaires est la plus élevée produit fréquemment un rendement supérieur aux rendements des indices. Plus précisément, les fonds américains à grande capitalisation qui présentent ces caractéristiques ont affiché des rendements supérieurs à ceux de l’indice S&P 500 dans 100 % des périodes mobiles de dix ans! Les fonds internationaux à grande capitalisation ont dégagé des rendements supérieurs à ceux de l’indice MSCI tous les pays hors États-Unis dans 93 % des périodes de dix ans!iii

Pourquoi essayer?

En fait, les milléniaux devraient être particulièrement réceptifs à la gestion active. Pourquoi? Parce que la composition sera démesurément avantageuse pour les investisseurs qui ont du temps devant eux. Prenons une personne à la fin de la vingtaine, qui a terminé ses études depuis quelques années et qui a épargné 10 000 $, dont elle n’aura pas besoin avant la retraite. Jetons un coup d’oeil au rendement de 6 % d’un fonds passif par rapport au rendement de 8 % d’un fonds actif. Cet écart de 2 % se traduit par la modeste somme de 200 $ la première année. Il n’y a pas de quoi pavoiser. Or, cela ne tient pas compte du pouvoir de la composition. Après 40 ans (soit à peu près au moment où de nombreux milléniaux prendront leur retraite), l’excédent de 2 % que procure la composition d’un rendement de 8 % par rapport à un rendement de 6 % totalisera environ 115 000 $. Dans ce scénario, cela équivaut à la différence entre les 102 857 $ que rapporte un placement passif et les 217 245 $ obtenus grâce à un placement actif. L’atout le plus précieux des milléniaux en matière d’investissement, c’est le temps. C’est un filon qu’une saine gestion active peut les aider à exploiter.

J’ai eu la chance de me rendre compte des avantages d’une gestion active et du pouvoir de la composition relativement tôt dans ma vie. Un grand nombre de mes pairs qui travaillent ailleurs s’interrogent encore sur ma décision de faire carrière en gestion active et me rappellent le calcul que William Sharpe a effectué il y a 25 ans. Je suis d’accord avec ce calcul, mais j’attire l’attention de mes pairs sur le fait qu’il existe des placements dont les rendements sont supérieurs à la moyenne, et je leur montre un autre calcul : celui de la composition.

En tant que représentant de la génération Y, si vous prenez le temps de trouver un gestionnaire qui obtiendra des rendements supérieurs (ou un conseiller qui trouvera ce type de gestionnaire pour vous), vous tirerez parti de l’atout des milléniaux. Cet écart de 2 % vous rapportera beaucoup lorsque vous aurez 65 ans!


iLes gains ou les pertes d’une ou de plusieurs personnes sont contrebalancés par les gains ou les pertes d’une autre ou d’autres personnes.
iiWilliam F. Sharpe, The Arithmetic of Active Management, https://web.stanford.edu/~wfsharpe/art/active/active.htm.
iiiCapital Group, "Expect More From the Core", Investment Insights, septembre 2014.