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Commentaire

Le verre à moitié plein – 1er trimestre, 2020

03 avril 2020

La volatilité a été une constante tout au long de l'histoire des marchés financiers. Au cours de la plupart des années, les investisseurs prévoient des risques pour l'économie et les entreprises sous-jacentes, et ils réagissent aux nouvelles à court terme en vendant leurs investissements et en faisant ainsi baisser les prix. Nombreux sont ceux qui considèrent ces mouvements comme un risque d'investissement. Nous choisissons cependant de les considérer comme une occasion, et nous avons beaucoup écrit sur le sujet.

Un changement rapide du prix d'un investissement ne fait que refléter l'opinion précipitée des masses. En tant qu'analystes fondamentaux, notre travail consiste à appliquer notre propre logique et analyse à la situation, puis à développer notre propre point de vue. Nous sommes souvent d'accord avec le marché, mais il y a des moments où nous estimons que les investisseurs manquent quelque chose et évaluent une entreprise d’un œil beaucoup pessimiste. Nous ne voyons pas en quoi cela constitue un risque. En effet, dénicher une entreprise qui se négocie à bas prix en raison de craintes malencontreuses des autres représente une occasion. Que feriez-vous si le prix d'une Honda Civic flambant neuve passait de 25 000 à 10 000 dollars? Serait-ce un risque ou une occasion? Si vous étiez à la recherche d’une voiture, vous sauriez que la valeur d'une Civic est supérieure à 10 000 dollars et vous l'achèteriez aussi vite que possible.

En tant qu'investisseurs, notre travail consiste à déterminer la valeur des entreprises. Nous devons comprendre les moteurs à long terme de la rentabilité d'une entreprise et utiliser les bénéfices futurs prévus pour en arriver à une valeur. Lorsque le marché nous offre la possibilité d'acheter des entreprises à un prix nettement inférieur à leur valeur, il s’agit d’une occasion – une opportunité d’effectuer un excellent investissement et de faire croître sesactifs.

Le mois dernier a été extrêmement instable – et pour cause. Le monde est confronté à la menace d'une pandémie généralisée qui a une incidence importante sur de nombreuses entreprises. Je n'ai jamais été dans une situation où une entreprise analysée pourrait voir son chiffre d'affaires baisser de 50 à 100 % au cours d'un mois ou d'un trimestre donné, mais c'est la réalité à laquelle nous sommes actuellement confrontés. Cela a eu un impact important sur les cours des marchés, les indices boursiers et de crédit ayant enregistré l'une des baisses les plus rapides de l'histoire. Beaucoup de ces investissements méritent de voir leur prix baisser. Leurs caractéristiques économiques ont changé et les mesures qu'elles prennent pour faire face aux conditions actuelles pourraient limiter leur capacité de gainà l’avenir.

Il existe également des entreprises pour qui la situation n’est pas la même. Il s'agit notamment d'entreprises qui connaîtront certainement une baisse de leurs bénéfices à court terme, mais dont les perspectives d'avenir sont tout aussi brillantes qu'elles l'étaient au début de l'année. Si le prix des actions ou des titres de créance liés à ces entreprises baisse, il ne s’agit pas d’un risque, mais plutôt une occasion. Plus précisément, c'est une occasion pour l'investisseur qui peut analyser les caractéristiques fondamentales et le bilan pour déterminer si l'entreprise peut non seulement survivre, mais aussi prospérer à l'avenir.

Votre Portefeuille mondial de fonds de revenu et de croissance EdgePoint et votre Portefeuille canadien de fonds de revenu et de croissance EdgePoint investissent dans des titres de participation et de créance. Ces investissements ont été affectés par le récent déclin des marchés, mais les portefeuilles sont bien positionnés pour tirer profit des occasions que nous observons dans cet environnement. Nos portefeuilles sont constitués d'entreprises qui, selon nous, ont des prix très attrayants et peuvent prospérer à long terme. Nous savons qu'il y a beaucoup d'incertitude dans le monde, mais nous pouvons dire avec un degré élevé de certitude que de nombreuses entreprises non seulement survivront à cette incertitude, mais aussi fleuriront.

Nos portefeuilles ont entamé cette récession avec près de 25 % de liquidités et d’obligations de qualité, en plus de compter sur une liste de surveillance pleine d'entreprises que nous avons suivies au fil des ans, mais que nous n'avons jamais possédées en raison de leur forte évaluation. La récente correction du marché nous a permis d'acheter les titres de créance et les actions de ces entreprises à des prix bien plus intéressants qu'il y a quelques mois à peine. La réaffectation des liquidités et des obligations à court terme de qualité vers des occasions plus attrayantes représente un avantage essentiel des portefeuilles équilibrés. Ils ne doivent pas être considérés comme des portefeuilles distincts de titres à revenu fixe et d'actions. Votre équipe d'investissement les considère de manière globale, en mettant en contraste le risque et le rendement de l'ensemble des occasions. Les liquidités et les obligations à court terme de qualité nous fournissent un capital qui peut être réaffecté à des idées ayant un potentiel de rendement plus élevé, notamment les actions et les obligations à rendement élevé. Le mois dernier, nous avons pu investir dans d’excellentes entreprises qui, selon nous, pourront générer des rendements très attrayants dans les années à venir.

Votre portefeuille comporte une part importante d'obligations à rendement élevé. Il s'agit d'une catégorie d'actif que nous trouvions très intéressante sur une base autonome et qui peut bénéficier de manière significative à un portefeuille équilibré. L'une de ses principales caractéristiques est la façon dont elle se comporte en période de volatilité. Tout au long de l'histoire, les obligations à rendement élevé ont rebondi plus vite que les actions et ont offert un rendement satisfaisant tout au long du cycle du marché.i

Le graphique ci-dessous montre comment l'indice à rendement élevé et l'indice S&P 500 ont réagi pendant la crise financière en 2008. Si vous avez investi avant la baisse, votre rendement à long terme était toujours intéressant et votre temps de récupération plus rapide que celui de l’indice S&P 500. Les obligations à rendement élevé vous offrent un coupon important et, en période de volatilité, celui-ci être réinvesti à des prix bien plus intéressants. Si on fait correctement notre analyse sur les caractéristiques de crédit, l'utilisation de coupons pour investir à des prix beaucoup plus bas et plus attrayants constitue un outil puissant pour générer des rendements à long terme.

Comparaison de l’indice S&P 500 et de l’indice ICE BofAML US High Yield au cours de la crise financière de 2008/2009ii Croissance d’un placement de 100 $

Du 31 déc. 2007 au 31 déc. 2010

Rendement annualisé 2007 à 2010 Temps de récupération (seuil de rentabilité)
Source : Bloomberg LP. Les rendements des deux indices sont des rendements totaux indiqués en dollars américains.

Bien que nous nous efforcions de créer un portefeuille qui soit très différent de l'indice, nous trouvons nos idées en passant au peigne fin l'ensemble du marché. Pour cette raison, nous croyons que l'examen des statistiques de l'indice donne un aperçu du marché global. La différence de rendement entre les obligations à haut rendement et les obligations d'État s'appelle un écart de crédit. En général, plus l'écart est important, plus il y a de possibilités d'investissement dans des obligations à rendement élevé. Comme indiqué ci-dessous, les écarts de crédit se sont considérablement élargis au cours de l'année dernière et se situent à des niveaux qui ont représenté des moments forts pour investir tout au long de l'histoire.

Écart de rémunération corrigé des effets de la clause de remboursement anticipé de l’indice BofAML US High Yield Index IIiii

Du 31 déc. 1996 au 25 mars 2020

Source : FactSet Research Systems Inc.

Voici une citation tirée d'un rapport de JP Morgan qui explique l'occasion d'investissement que nous voyons aujourd'hui avec des écarts de crédit se situant à un peu plus de 1 000 points de base (pdb), ou 10 % :

« Dans une perspective historique, les écarts de rendement élevés supérieurs à 800 pdb ont conduit à des possibilités de rendement intéressantes, et les effets sont encore plus importants au-dessus de 900 pdb. Le rendement médian annualisé au cours des 12, 24 et 36 prochains mois pour les titres à rendement élevé, lorsque les écarts dépassent 900 pdb, est de 36,9 %, 25,5 % et 20,8 %, respectivement. En fait, avec un horizon d'un an ou plus, un investisseur n'a jamais perdu d'argent, historiquement, dans 25 exemples d'achat d'obligations à rendement élevé lorsque les écarts dépassent 900 pdb. » iv

Pour bien faire comprendre ce point, nous avons énuméré ci-dessous chaque période de baisse de 10 % ou plus de l'indice des obligations à haut rendement au cours des 30 dernières années. Il n'est pas certain que l'épisode le plus récent – dont la gravité n'a été dépassée que par les fortes baisses enregistrées lors de la crise financière de 2008 – donnera le même résultat. Mais une chose est sûre : si le passé est une indication, l'avenir s'annonce très prometteur pour les investisseurs à haut rendement.

ICE BofAML US High Yield Index v
Rendement à la suite d’un repli de 10 % ou plus
Repli Période du repli (du sommet au creux)% du repli1 an3 ans5 ans
Source: Bloomberg LP. Total returns in US$. Returns for periods greater than one year are annualized

Le fait de disposer d'une réserve flexible de capitaux nous place dans une position idéale pour repérer et exploiter les occasions exceptionnelles que nous voyons aujourd'hui. Nous avons toujours prouvé notre conviction en investissant aux côtés de nos clients et nous continuons à figurer parmi les plus grands investisseurs de nos portefeuilles aujourd'hui. EdgePoint elle-même et les employés d'EdgePoint, y compris les membres de l'équipe d’investissement, ont augmenté leur investissement dans les portefeuilles pendant cette période de volatilité.

Pour connaître le rendement standard le plus récent, veuillez consulter la page des résultats d'investissement.


iSource : Morningstar Direct. Au 31 août 2018. Rendements totaux, y compris le réinvestissement des dividendes et en dollars américains. Le temps moyen de récupération du creux au pic précédent n'intègre que les baisses supérieures à 10 %.
iiL'indice ICE BofAML US High Yield reproduit le rendement des titres de créance d'entreprises à rendement élevé libellés en dollars américains et émis publiquement sur le marché intérieur américain. L'indice S&P 500 est un indice de capitalisation boursière à large base.
iiiL’écart de rémunération corrigé des effets de la clause de remboursement anticipé de l’indice ICE BofAML US High Yield Master II Option-Adjusted Spread est l'écart calculé, pondéré en fonction de la capitalisation boursière, entre la dette libellée en dollars américains et notée en dessous de la catégorie investissement (sur la base d'une note moyenne de Moody's Investor Service, Standard & Poor's et Fitch Ratings) et la courbe au comptant du Trésor américain. L’écart de rémunération corrigé des effets de la clause de remboursement anticipé mesure l'écart d'un titre à revenu fixe ajusté pour tenir compte des options intégrées.
ivSource : JP Morgan, « High Yield Credit: Find the Baby; (“Prematurely?) Searching for Value In BB Land », JPMorgan North American Credit Research, 19 mars 2020.
vL'indice ICE BofAML US High Yield reproduit le rendement des titres de créance d'entreprises à rendement élevé libellés en dollars américains et émis publiquement sur le marché intérieur américain.
viLe krach de l'immobilier commercial américain du début des années 1990 est attribué à la faillite des institutions d'épargne et de crédit de la fin des années 1980 au début des années 1990, en raison de l'inflation de ces biens. Source : Geltner, David, « Commercial Real Estate and the 1990-91 Recession in the United States », Massachusetts Institute of Technology - Department of Urban Studies &Planning, MIT Center for Real Estate, janvier 2013. https://mitcre.mit.edu/wp-content/uploads/2013/10/Commercial_Real_Estate_and_the_1990-91_Recession_in_the_US.pdf