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Commentaire

Le temps – 3e trimestre 2015

15 octobre 2015

Dans cette vie, le temps est très précieux. Même s'il y a du temps pour jouer, du temps pour travailler, du temps pour s'amuser, du temps pour aimer, du temps pour haïr, du temps pour lire, du temps pour réfléchir, du temps à dépenser, du temps pour pleurer et du temps à perdre, il semble toutefois que nous n'ayons jamais assez de temps. Et lorsqu'il est perdu, il est impossible de le retrouver, et c'est pourquoi le temps est si précieux. Ce commentaire parlera du temps, comme vous l'avez sans doute deviné. Il abordera aussi la constitution d'un patrimoine et comment le temps peut jouer en votre faveur, ou non. On vous dit souvent de profiter de la vie, « carpe diem » et toutes ces choses parce que le temps file. Cela s'applique au placement, mais d'une façon différente. Le placement ne consiste pas vraiment à profiter de la vie, mais plutôt à planifier l'avenir et laisser le temps faire son œuvre.  Vous aurez passé un peu de temps à lire ce commentaire et nous espérons que ce sera pour vous du temps bien consacré puisque vous apprécierez maintenant que le temps, c'est aussi de l'argent.

Le livre qui est tombé sous ma main

Il y a vingt-quatre ans, j'avais le luxe d'avoir des temps libres, et compte tenu de mon jeune âge relatif (en ce qui concerne le placement), le temps jouait en ma faveur. J'ai lu un livre du Financial Times of Canada intitulé Investment Strategies – How to create your own & make it work for you. L'annexe du livre comportait deux tableaux illustrant la croissance des dollars investis selon différents taux de rendement. Voici un résumé de certains des principaux chiffres du premier tableau qui avaient attiré mon attention :

La valeur future d'un dépôt unique de 1 000 $ selon différents taux de rendement annuels
ANNÉES5%10%15%20%

Vous pouvez sûrement deviner où se sont posés les yeux du jeune de 21 ans que j'étais. Mon défi le plus important à ce moment était de déterminer comment je pourrais obtenir le 1 000 $ pour le placement initial! Après ça, tout ce que j'avais à faire était de placer ce montant à 20 % par année sur 40 ans et, à l'âge de 61 ans, j'aurais 1,47 million de dollars. Et ce montant atteindrait 3 millions de dollars à mes 65 ans. Cela semblait irréel que je puisse obtenir tout ça avec un seul placement de 1 000 $, mais ça valait la peine d'essayer.

Je me souviens avoir trouvé le tableau suivant encore plus enchanteur. Il démontre que le temps peut devenir votre meilleur ami lorsque vient le temps d'investir. Le temps peut aussi être votre pire ennemi, mais j'en parlerai plus tard.

How an investment of $1,000 every year can grow over time at different rates of annual returns
ANNÉES5%10%15%20%

Investir consiste à renoncer à la consommation aujourd'hui afin de pouvoir consommer plus tard. Peu importe le nom que vous lui donnez, petit coussin, bas de laine ou fonds de retraite, l'idée consiste à épargner aujourd'hui en fonction de l'avenir. Ce tableau m'a emmené à réfléchir. Ne pourrais-je pas renoncer à 1 000 $ par année? Qu'en serait-il de 2 000 $ par année, voire plus? Et que pourrais-je faire avec tout cet argent épargné en ne dépensant pas les économies annuelles sur des vacances frivoles ou l'achat de vêtements de ski dispendieux?

Concentrons-nous sur la colonne du rendement de 10 % par année dans le tableau ci-dessus. Après cinq ans, l'investisseur a investi 5 000 $ et a maintenant 6 716 $, soit un gain de 1 716 $, ou 35 %, sur le 5 000 $ investi. Pas pire! Mais pour nous, cinq ans représentent une période bien courte quand il est question d'investissement (je parie que peu de personnes vous ont tenu ce discours!). En constatant le gain modeste sur ces cinq premières années, nous avons la preuve qu'il s'agit bien d'une courte période. Après 10 ans (ce qui représente encore une période relativement courte dans notre domaine), l'investisseur possède 17 531 $, soit un gain de 7 531 $, ou 75 % sur le 10 000 $ investi. Encore une fois, ce n'est pas mauvais. Mais investir est idéalement une démarche qui dure toute votre vie, et non seulement un court intervalle de 10 ans. Si vous y pensez bien, la réalité est que 40 ans correspond davantage à l'horizon de placement de la plupart des investisseurs. Même si vous attendez jusqu'à 40 ans pour commencer à investir, vous prévoyez probablement vivre encore un autre 40 ans. Après 40 ans, l'investisseur a accumulé 486 852 $, mais n'a investi que 40 000 $ sur cette période, soit un bénéfice de 446 852 $, ou 11,2 fois l'investissement!  Il fallait juste du temps. Du temps dont nous disposons tous encore ou celui dont nous avons déjà tiré avantage.

Certains obstacles en cours de route

Malheureusement, la plupart des investisseurs ne font pas l'expérience du rendement composé décrit dans le paragraphe ci-dessus, ce qui est bien dommage puisqu'il s'agit de mathématiques très simples. Non seulement ça, puisque les rendements à long terme des indices boursiers tournent autour de 10 % par année, si les investisseurs se contentaient de détenir un portefeuille diversifié d'actions et oubliaient rapidement les avoir achetées, ils auraient été près d'un rendement de 10 % par année*. Alors, qu'est-ce qui ne fonctionne pas? Nous suggérons que les investisseurs qui n'ont pas vécu une telle croissance de leur patrimoine ont fait quelque chose qui a fait en sorte qu'ils se sont retrouvés avec un processus de placement qui ne correspond pas à leur horizon de placement.

Même si un investisseur a 60 ans, son horizon de placement doit être d'au moins 30 ans – ce qui peut sembler paradoxal pour plusieurs investisseurs. Mais s'il est suffisamment chanceux pour atteindre l'âge de 90 ans, ne serait-il pas bête de manquer d'argent juste parce qu'il croyait mourir plus jeune? Avec un horizon de placement de 30 ans et plus pour une personne de 60 ans, il apparaît ridicule de s'affoler devant un peu de volatilité, particulièrement lorsque nous constatons la longueur réelle de l'horizon de placement de la majorité des investisseurs. En poussant l'analyse encore plus loin, le fait de mesurer le rendement des placements sur une base quotidienne semble encore plus stupide dans ce contexte, comme le fait de mesurer les hauts et les bas de vos relevés de placement mensuels. C'est la surveillance à court terme de vos portefeuilles qui finit par produire un stress émotif qui vous pousse à prendre des mesures qui ne sont pas conformes à vos objectifs à long terme. 

Lorsque vous réalisez que vous avez beaucoup plus que 10 ans pour investir, n'est-ce pas que la majorité des styles de placement, comme le placement axé sur le momentum ou les stratagèmes à bêta évolué, semblent ridicules? Et que dire des fonds à faible volatilité, des FNB intelligents ou des modes attribuables aux rendements favorables prolongés comme les revenus tirés des marchés émergents, liés à la Chine ou les revenus diversifiés? Il est primordial de comprendre ces tableaux pour en arriver à cette constatation. Il n'y a pas de course ni de sprint. Juste un marathon très spécial, et ultra long. Il y a encore moins de raisons d'essayer de deviner ce qui produira le meilleur rendement le mois prochain ou même l'année prochaine. Ceux qui le font sont les investisseurs qui ne parviennent pas à éprouver les rendements composés indiqués ci-dessus.

La douleur de Pierre

Il y a environ 10 ans, j'ai lu un autre livre qui contenait un tableau qui alimente davantage notre discussion sur le temps. Le livre était intitulé Fooled by Randomness: The Hidden Role of Chance in Life and in the Markets, de Nassim Nicholas Taleb. Voici un résumé du tableau.

Probabilité de faire de l'argent sur différentes périodes
(Suppose qu'un investisseur a les outils pour obtenir un rendement de 15 % supérieur aux bons du Trésor, avec un taux d'erreur de 10 %)
PÉRIODEPROBABILITÉ

Le tableau illustre la probabilité de faire de l'argent sur différentes périodes en supposant qu'un investisseur a les outils pour obtenir un rendement de 15 % supérieur aux bons du Trésor, avec un taux d'erreur de 10 % (aussi connu sous le nom de volatilité) dans une année. Nous appellerons cet investisseur Pierre. Pierre semble avoir certains talents puisque cela signifierait que sur 100 échantillons, 68 d'entre eux tomberaient dans une fourchette de rendement entre +5 % et +25 %, et 95 de ces échantillons se situeraient entre -5 % et +35 % (pour les mordus de statistiques, l'auteur suppose une distribution normale en cloche).

Faire du temps votre ennemi

Supposons que rien ne change dans l'approche de placement de Pierre, sauf qu'il télécharge son portefeuille dans une application de suivi de rendement sur son téléphone intelligent. Avant cela, même si Pierre vérifiait régulièrement les données fondamentales de ses investissements sous-jacents pour s'assurer qu'elles étaient saines, il n'examinait son rendement qu'une fois par année : 93 % de ces années ont été favorables et Pierre était un bon investisseur.

En examinant le tableau ci-dessus, sur une période très étroite, Pierre semble soudainement perdre son talent. Si Pierre est émotif comme la majorité des êtres humains, il ressent une douleur avec chaque perte. En mesurant le rendement sur des périodes plus courtes, les périodes de douleurs augmentent au détriment des périodes de plaisir. Voilà qui est malheureux, puisque plusieurs études ont démontré que la douleur ressentie devant une perte est plus grande (d'au moins deux fois) que la joie ressentie devant un gain†.

Et c'est encore plus malheureux pour Pierre, puisque ces périodes ne sont que des turbulences erratiques et des fluctuations normales du portefeuille, et non des rendements! Pour couronner le tout, les fluctuations sont sans cesse récurrentes. Pierre doit constamment subir ces hauts et ces bas pour obtenir les rendements qu'il a toujours connus.

Pierre a commencé à utiliser l'application sur son téléphone intelligent pour surveiller le rendement de son portefeuille sur une base mensuelle. Si vous revenez encore au tableau, seulement 67 % de ces mois présentent un rendement positif, ce qui signifie que Pierre connaîtra quatre mauvais mois dans sa première année. Ceci commence à l'agacer puisqu'il est habitué à ne connaître qu'une mauvaise année sur 14 (93 % des années sont favorables). Au milieu de l'année, il subit un deuxième mois de pertes et il commence à remettre en question son approche. Il travaille de plus longues heures et se met à surveiller son portefeuille quotidiennement. Et les choses se mettent à empirer puisque maintenant 46 % des jours se concluent par une perte, ce qui a un beaucoup plus gros impact que le sentiment favorable que lui procurent les jours de hausse, qui ne se produisent maintenant que 54 % du temps.

Ces doses constantes de douleur produisent une grande anxiété chez Pierre. Son anxiété réduit considérablement sa capacité à gérer les situations sans perdre son sang froid ou sans laisser ses émotions prendre le dessus. Pierre ressemble de plus en plus à une boule d'émotions. Sa réaction devant la douleur est de se détourner d'une approche à succès qui aurait permis le type de rendement composé illustré dans les tableaux 1 et 2.

Le suivi continu des rendements n'est pas bon pour votre santé mentale, mais, ce qui est encore plus important (aux fins de ce commentaire bien entendu!), il n'est pas bon pour votre santé financière. Pierre faisait la bonne chose avant de commencer à surveiller ses rendements sur de courtes périodes. Comme bien des investisseurs avant lui et bien d'autres après, il a été victime de ses émotions. Il n'a même pas réalisé qu'il avait commencé à surveiller les fluctuations à court terme de son portefeuille, et non ses rendements. Bien peu le font. Et voilà comment vous pouvez faire du temps votre ennemi, alors que le temps ne cherche qu'à être votre meilleur ami.

Les années par rapport aux jours

Si vous aviez deviné que la fluctuation des rendements tend à diminuer à mesure que nous étirons la période, pour passer des jours (selon le tableau ci-dessus) aux années, vous auriez raison. Le graphique ci-dessous indique les meilleurs et les pires rendements mobiles annualisés du Portefeuille mondial EdgePoint. À noter, le pire résultat sur une période de 52 semaines que nos investisseurs ont connu depuis notre création a été une perte de 8,9 %††. Le pire rendement annuel sur 2 ans s'est traduit par une perte de 3,4 %. Sur 3 ans, le pire rendement a été un gain de 2,7 %. Si vous êtes comme plusieurs de nos partenaires et que vous êtes avec nous depuis au moins six ans, le pire rendement sur six ans a été un gain de 13,9 %. Le temps arrange vraiment bien les choses! Pour tirer avantage du temps, tout ce que ces investisseurs ont eu à subir a été la période de un an au cours de laquelle le rendement a été de -8,9 %.  Si vous examinez notre Portefeuille canadien EdgePoint dans le deuxième graphique, vous constatez aussi que la fluctuation des rendements s'atténue si vous maintenez vos placements avec nous sur une plus longue période.

Portefeuille mondial EdgePoint‡

Rendements mobiles moyens

Rendements annualisés au 30 septembre 2015
Portefeuille mondial EdgePoint, série A : À ce jour : 7,99 %; 1 an: 17,93 %; 3 ans : 24,36 %; 5 ans : 17,07 %; depuis sa creation : 17,71 %.

Portefeuille canadien EdgePoint§

Rendements mobiles moyens

Rendements annualisés au 30 septembre 2015
Portefeuille canadien EdgePoint, série A : À ce jour : -1,17 %; 1 an : -0,21 %; 3 ans : 11,89 %; 5 ans : 8,25 %; depuis sa creation : 14,37 %.


S'il semblait stupide pour Pierre d'examiner ses relevés mensuels, le fait de regarder les choses sur un horizon d'un an peut être tout aussi dommageable.  Si vous donnez la chance au temps, il se révélera être un ami généreux, puisque le temps, c'est vraiment de l'argent.

Commentaires sur les titres à revenu fixe
Par Frank Mullen, gestionnaire de portefeuille

 Tandis que la chaîne CNBC a passé le dernier trimestre à discourir sur la possibilité que Janet Yellen puisse augmenter les taux d'intérêt, nous étions de notre côté beaucoup plus intéressés par plusieurs développements que nous commençons à observer sur les marchés du crédit.

Même si le taux d'intérêt de référence aux États-Unis est important pour toutes les catégories d'actifs, nous ne croyons pas avoir la capacité de prévoir si la Réserve fédérale haussera les taux ou à quel moment elle le fera. Nous nous concentrons plutôt sur quelque chose en quoi nous avons beaucoup plus confiance, soit notre capacité à évaluer les risques de crédit.

Les investisseurs en obligations de sociétés ont profité d'un contexte favorable dans lequel investir depuis la crise financière en raison de la chute continue des taux, de la baisse dramatique des écarts de crédit et des taux de défaillance nuls. Tous ces facteurs ont contribué à produire de solides rendements autant pour les titres de créance de qualité supérieure que pour les titres à rendement élevé. L'année en cours présente une image bien différente en raison de la hausse de la volatilité, qui produit un contexte plus difficile.

Ce n'est pas le type de contexte qui convient à une stratégie passive qui consiste à acheter et à détenir. Nous croyons plutôt que la sélection des titres de créance sera encore plus importante pour éviter les défaillances potentielles et déceler les titres sous-évalués qui sont regroupés au sein d'une catégorie d'actifs éprouvée.

La volatilité s'accentue sur les marchés du crédit. Les obligations émises par les sociétés de produits de base affichent un rendement décevant depuis le début de l'année et cette faiblesse se répand aussi lentement aux obligations d'entreprises non liées aux produits de base. Au cours du dernier trimestre, le nombre d'obligations qui ont fléchi de plus de 10 % sur une période de 30 jours a considérablement augmenté. La proportion d'entreprises non liées aux produits de base qui ont connu un recul a également augmenté. Nous ne savons pas si cela se poursuivra, mais nous savons qu'une chute des cours s'accompagne d'un plus grand nombre d'occasions. La volatilité peut être inquiétante pour les investisseurs dont les portefeuilles reproduisent un indice, puisqu'il est difficile d'en déterminer la valeur sous-jacente réelle. Si vous avez une bonne compréhension des données fondamentales d'une entreprise et que vous effectuez une analyse de crédit indépendante, il devient non seulement plus facile d'accepter la volatilité, mais aussi d'identifier les occasions à partir des craintes des autres investisseurs.

Il faut garder à l'esprit que la volatilité ne constitue une occasion que si vous avez confiance en votre capacité d'évaluer la véritable valeur de la solvabilité sous-jacente d'une entreprise. S'en remettre à une stratégie qui ne consiste qu'à acheter des obligations parce que leur cours a fléchi peut entraîner des résultats désastreux. Les efforts afin de stimuler l'économie au moyen de faibles taux d'intérêt et de mesures d'assouplissement quantitatif ont aidé bien des entreprises à demeurer en piste. Nous croyons qu'à un certain point, les sociétés ayant un niveau d'endettement élevé ou un modèle d'affaires en difficulté n'auront pas la capacité de refinancer leur dette et se retrouveront éventuellement en défaut.

L'agence Moody’s mesure les taux de défaillance sur le marché obligataire des États-Unis et prévoit qu'ils augmenteront de 50 % dans la prochaine année (passant de 2,3 % à 3,4 %). Le marché suppose également une hausse des défaillances. Historiquement, le nombre d'obligations en difficulté négociées selon des cours inférieurs à 80 $ a été un indicateur de premier plan. Dans la dernière année, ce nombre est passé de seulement 0,8 % à 8 % et le nombre de sociétés aux États-Unis qui se sont retrouvées en défaut n'a jamais été aussi élevé depuis 2009. Si les coûts d'emprunt augmentent en raison des conditions du marché et que les sociétés ayant des niveaux d'endettement élevés ne sont plus en mesure d'accroître leurs bénéfices, elles pourraient se retrouver dans une situation où elles ne peuvent pas refinancer leur dette. De plus, l'aversion pour le risque des investisseurs pourrait entraîner une hausse des défaillances puisque les prêteurs pourraient simplement prendre la décision délibérée de fermer les valves.

Dans les périodes de hausses des défaillances, la sélection de titres de créance particuliers est essentielle puisque les rendements obligataires sont asymétriques avec une malheureuse tendance à la baisse. Par exemple, si vous achetez une obligation aujourd'hui assortie d'un taux de rendement à l'échéance de 8 %, vous savez exactement le rendement que vous toucherez si vous ne vendez pas l'obligation avant son échéance. Vous savez également que dans le pire des cas, vous pourriez perdre la totalité de l'argent investi si la société se trouve en défaut et qu'il n'y a aucune valeur de recouvrement. La possibilité de faire 8 % ou de perdre 100 % représente un pari peu intéressant et la plupart des gens ne le feront pas, à moins d'être persuadés que les probabilités de perte sont extrêmement faibles. Voilà un contexte bien différent de celui des placements dans des actions, où la perte maximale est atténuée par un potentiel de rendement infini. La seule façon d'éviter un scénario à la baisse est de se concentrer sur une analyse de crédit en profondeur, ce qui est le fondement de notre approche de placement dans les titres à revenu fixe.

Au cours des dernières années, les investisseurs en titres de créance ont opéré dans un contexte où la proverbiale marée haute fait monter tous les bateaux. Dans ce contexte, le simple fait de reproduire l'indice peut générer des rendements agréables. Mais si le contexte change, les investisseurs seront plutôt récompensés par la sélection des titres. Le graphique ci-dessous souligne son importance grandissante. En termes simples, il illustre l'écart croissant des cours obligataires. Si l'écart type est faible, les obligations fluctuent généralement dans la même direction (p. ex., toutes en hausse ou en baisse). À mesure que l'écart type s'accroît, la capacité d'un gestionnaire de battre l'indice élargi augmente, puisque les cours se comportent différemment. Nous constatons que l'écart type a augmenté d'un facteur de quatre depuis le creux de 2014. Ceci représente exactement le type d'environnement dans lequel nous souhaitons opérer.

Seul le temps nous dira si ce contexte de volatilité accrue et de hausse des défaillances se maintiendra. Nous croyons que les excès des cinq dernières années vont se résorber à un certain point et nous sommes prêts à saisir les occasions à mesure qu’elles se présenteront. Nous avons récemment ajouté plusieurs nouvelles émissions à rendement élevé qui représentent selon nous des valeurs attrayantes. La structure des Portefeuilles demeure prudente avec une répartition de 30 % en titres à revenu fixe et une duration relativement courte**. Si le contexte pour les titres à revenu fixe devenait plus intéressant, nous songerions à augmenter cette répartition. Notre courte duration nous fournit les liquidités pour investir dans de nouvelles occasions à mesure que nos obligations à court terme arrivent à échéance. Notre approche souple en matière de placement dans un vaste éventail de sociétés, jumelée à notre concentration sur l'analyse fondamentale du crédit, convient parfaitement aux contextes de volatilité et nous accueillons à bras ouverts cette évolution du marché.


*Source : Bloombergview.com, rendements de l'indice S&P 500 depuis 1926.
†Advances in prospect theory: Cumulative representation of uncertainty, Journal of Risk and Uncertainty, octobre 1992, Amos Tversky, Daniel Kahneman.
††Rendement de la série A, 17 novembre 2008 au 31 août 2015.
‡Portefeuille mondial EdgePoint, série A. Période : 17 novembre 2008 – 31 août 2015.
§Portefeuille canadien EdgePoint, série A. Période : 17 novembre 2008 – 31 août 2015.
**Au 30 septembre 2015.