Skip to main content
Retour à En termes simples
En termes simples

La synchronisation des marchés est un procédé double

01 août 2017

Il faut acheter au bon moment ET vendre au bon moment.

L’année 2016 constitue l’exemple tout indiqué pour montrer aux investisseurs à quel point la synchronisation des marchés est perdue d’avance. Pourquoi se soucier d’événements qui se sont produits en 2016, alors que nous sommes au beau milieu de l’été 2017? Voici pourquoi : vous n’avez qu’à penser à la façon dont le marché s’est comporté pour constater que la synchronisation des marchés est tout simplement inefficace.

Même si vous avez de la chance et réussissez à deviner les résultats des événements qui font les manchettes, cela n’est qu’une partie de l’équation. Savoir comment le marché réagira à ces événements est tout aussi important sinon davantage. Et ça, personne ne le sait. Les investisseurs doivent prendre conscience qu’ils n’ont pas à se préoccuper autant de savoir quel est le meilleur moment pour investir. Ils doivent plutôt gérer le phénomène qui les pousse sans cesse à acheter lorsque les cours montent et à vendre lorsque les cours baissent.

Toutefois, ne brûlons pas les étapes, et assurons-nous que nous sommes tous sur la même longueur d’onde quant à la signification de la synchronisation des marchés. Il s’agit d’une stratégie d’investissement dans le cadre de laquelle les investisseurs font des prédictions sur l’évolution des marchés, puis fondent leur décision d’acheter ou de vendre des actifs financiers (habituellement des actions) sur ces prédictions.

Épidémie d’excès de confiance

Il est important de réaliser qu’au cours d’une année donnée, il y aura toujours des événements qui entraîneront une grande incertitude : les investisseurs jongleront sans cesse avec des scénarios « hypothétiques ». Laissés à eux-mêmes, les investisseurs ne s’en sortent généralement pas très bien dans de telles situations. Les émotions et le besoin vital de certitude interfèrent même chez les investisseurs inébranlables qui prennent de bonnes décisions en matière de placement. Ajoutez un peu de volatilité au marché pour combler la mesure et vous courrez tout droit à la catastrophe.

Il y a de nombreuses raisons bien connues qui expliquent ce phénomène.

  • Les investisseurs, même s’ils tentent de lutter contre cette réalité, agissent de façon irrationnelle influant directement sur la capacité du marché à se comporter rationnellement.

  • Il n’existe aucun moyen cohérent de prédire avec précision à quel moment le marché sera haussier ou baissier (et dans quelle proportion). Par conséquent, il est impossible de savoir quel est le meilleur moment d’acheter ou de vendre.

  • Les investisseurs achètent et vendent souvent au mauvais moment, car leurs instincts et leurs émotions prennent le dessus.

  • On le sait, les événements inattendus frappent inopinément et ont des conséquences, et bien, inattendues.

Bien que les investisseurs aiment croire qu’ils peuvent prévoir le comportement futur des marchés, de nombreuses recherches indiquent que ce n’est pas le cas. En fait, les gens ont tendance à surestimer leurs capacités en général. Des études montrent que tout le monde pense être au-dessus de la moyenne dans à peu près tout! Par exemple, 80 % des conducteurs pensent qu’ils conduisent mieux que la moyennei. Non seulement cela est-il mathématiquement impossible, mais vous n’avez qu’à jeter un coup d’œil sur les routes pour constater qu’il y a davantage de mauvais conducteurs que de bons.

Ne vous méprenez pas, nous souhaitons que les gens aient une forte estime d’eux-mêmes, mais un excès de confiance entraîne des répercussions désastreuses pour les investisseurs. Par exemple, un excès de confiance de la part d’un investisseur peut mener à une vision en tunnel où ce dernier, croyant qu’il possède toutes les réponses, ne tient plus compte des autres points de vue. Cet excès de confiance peut également mener à une sous-estimation des risques. Dans ces conditions, l’investisseur est susceptible de se lancer tête première dans des placements (ou d’en sortir) sans avoir adéquatement évalué les tenants et aboutissants de son gesteii.

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs qui souhaitent réussir sur le plan de la synchronisation des marchés? Voici un diagramme qui montre bien que lorsque les marchés sont en hausse les investisseurs achètent (à la recherche de rendement) et que lorsque les marchés ralentissent ils font exactement le contraire (c.-à-d. ils vendent). Cette stratégie ne permet pas d’accroître la richesse, mais plutôt de la dilapider en peu de temps.

Sources: Investment Company Institute, Morgan Stanley Capital International and Bloomberg LP.
1L’afflux net de nouveaux capitaux correspond au pourcentage d’actif des fonds d’action à la fin du mois précédent, calculé selon une moyenne mobile sur six mois.
2Le rendement global des actions est calculé d’après la variation sur 12 mois, en pourcentage, de l’indice de rendement total MSCI Monde tous pays (rendement quotidien brut).

À l’aide de notre Portefeuille mondial EdgePoint, revenons à l’année 2016, et démontrons à quel point la synchronisation des marchés peut être nuisible. Les investisseurs, qui ont pris peur avant le vote du Brexit, ont ainsi été privés de 96 % des rendements pour l’année civile. Parallèlement, si vous regardez le diagramme ci-dessous, vous constaterez que les investisseurs qui n’ont pas adopté une approche attentiste et qui ont vendu leurs actions avant les élections américaines ont été privés de 68 % des rendements du portefeuille. Ce qui signifie que près de 70 % du rendement du Portefeuille mondial EdgePoint a été enregistré au cours des sept dernières semaines de l’année malgré les prédictions voulant qu’une victoire de Donald Trump provoque l’effondrement prolongé des marchés.

Rendements annualisés au 31 juillet 2017

Du point de vue financier, examinez la croissance des placements de 15 000 $ dans le Portefeuille mondial EdgePoint des investisseurs qui ont acheté et conservé leurs placements comparativement à celle des placements des investisseurs qui n’ont pas profité des journées les plus fructueuses. Ce résultat indique clairement que la synchronisation des marchés est une affaire risquée. Se tenir à l’écart du marché pendant à peine 25 jours sur 2 965 occasionne une perte de 32 372 $.

Placement hypothétique de 15 000 $ dans le Portefeuille mondial EdgePoint, série A. Rendement total en $ CA.
Période de placement : Du 17 novembre 2008 au 31 décembre 2016.

Nous pouvons sembler très durs envers les investisseurs moyens, mais ne vous y tromper pas, nous sommes les premiers à admettre que nous ne pouvons pas plus prévoir comment les marchés se comporteront. Nous aimerions vous dire que nous achetons toujours juste avant qu’une action monte en flèche et que nous vendons toujours avant qu’elle ne baisse, mais nous ne nous attendons jamais à ce qu’il en soit ainsi. Et c’est l’une de nos prédictions qui nous donne souvent raison. Voici quelques titres d’entreprises que nous avons achetés, mais qui ont reculé d’au moins 10 % durant la période de détention. Avertissement : La deuxième colonne n’offre pas un tableau réjouissant, mais la troisième devrait vous plaire davantage.

TitrePerteRendement durant la période de détentionTitrePerteRendement durant la période de détention
Source : Bloomberg LP. La liste ci-dessus comprend les titres qui ont produit des rendements d’au moins 10 % durant la période de détention, mais qui, à un certain moment, affichaient une perte d’au moins 10 %. Pertes exprimées en devise locale, rendements des cours. Rendements durant la période de détention en $ CA, rendements totaux.

Nous avons déjà admis ne pas être doués pour la synchronisation des marchés et pourtant les placements constituent notre occupation à temps plein. Or, comment les investisseurs moyens sont-ils censés réussir dans ce domaine alors que nous avons de la difficulté? Si, à ce point-ci, vous vous demandez pourquoi vous avez fait appel à nous, voici quelque chose qui devrait vous rassurer un peu. Au lieu de tenter de nous synchroniser avec les marchés, nous nous efforçons de trouver des entreprises pouvant croître dans diverses circonstances sans avoir à débourser pour profiter de cette croissance. Nous y arrivons en consacrant d’innombrables heures de recherche sur des sociétés et leurs concurrents, en rencontrant les équipes de direction, en assistant à des conférences liées à l’industrie et en évaluant les risques potentiels, et ce, avant de penser aux retombées possibles. Cela ne veut pas dire pour autant que dès que nous voyons un titre d’entreprise qui suscite notre intérêt nous l’achetons sur-le-champ. Nous attendrons le bon moment pour l’acheter, mais cette approche n’est d’aucune façon fondée sur la capacité de prédire l’avenir. Elle est plutôt fondée sur le prix auquel nous pouvons obtenir le titre aujourd’hui par rapport à notre estimation de la valeur de l’entreprise. C’est notre version de la synchronisation des marchés, si on peut l’appeler ainsi.

La synchronisation des marchés ne constitue pas toujours une stratégie intentionnelle. Les émotions associées à la peur et à l’appât du gain dicteront le moment où les investisseurs achèteront et vendront aussi souvent (sinon plus souvent) que n’importe quel algorithme ou stratégie. Peu importe, les deux situations peuvent entraîner les investisseurs à l’écart du marché au moment où des gains considérables se réalisent. Tel qu’il est indiqué ci-dessus, le fait de ne pas participer à quelques-unes des séances boursières les plus fructueuses peut entraîner des répercussions permanentes pour vous et vos placements. Nous savons que nous ne pouvons pas prévoir avec précision quel est le meilleur temps pour acheter ou vendre ou comment se comportera le marché chaque jour. D’ailleurs, nous suggérons aux investisseurs de ne pas tenter de le faire non plus.

Ne prévoyez pas la pluie. Bâtissez une arche.