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En termes simples

Au-delà de la portion active

02 septembre 2016

Les chiffres ne content pas de mensonges tout comme ils ne disent pas toujours toute la vérité. Nous avons chanté les mérites d’une portion active élevée dans la gestion d’un fonds pendant plusieurs années et nous croyons toujours qu’il s’agit d’un ingrédient nécessaire pour produire un rendement supérieur à long terme. Par ailleurs, il peut être dangereux pour les investisseurs de considérer les chiffres à leur valeur nominale, sans examiner comment le résultat a été généré.

Quand nous voulons comparer des placements potentiels, leur rendement est un point de départ évident. Un fonds qui présente un rendement autour de 8 % depuis sa création mérite un examen sérieux, n’est-ce pas? Oui et non. Le rendement, s’il s’agit d’un élément important, n’est pas toujours blanc et noir. Vous devez faire un examen en profondeur pour voir comment ce rendement a été réalisé.

Le fait d’avoir quelques bonnes années peut être suffisant pour parler de succès si vous avez été en mesure de les prévoir avec exactitude, ce qui, en passant, est plutôt rare. Si vous avez pour objectif de bâtir un patrimoine à long terme, nous vous suggérons de déterminer de quelle façon le placement a produit son rendement. Si le rendement passé n’est pas garant du succès futur, il est probablement intelligent de choisir un fonds qui adhère à une approche de placement constante plutôt qu’à un fonds qui produit des résultats éblouissants à l’occasion, mais qui sont moroses la plupart du temps.

Les dangers de partir à la chasse d’une portion active élevée

Le Canada est réputé pour la gestion indicielle inavouée. Environ 37 % des fonds communs de placement du pays sont des fonds indiciels cachés.i C’est un problème énorme qui n’est pas passé inaperçu auprès de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO). La CVMO a récemment annoncé qu’elle s’engageait à mettre en lumière les fonds communs de placement qui imputent des frais pour une gestion active, mais qui en réalité s’accroche à un indice, afin d’assurer que les gestionnaires qui prétendent pratiquer une gestion active le font vraiment, ou essaient au moins de faire comprendre aux investisseurs qu’ils ne le font pas. Nous avons fait ressortir les dangers de la gestion indicielle et les avantages d’une portion active à maintes reprises (La gestion active sous la loupeÊtre un meilleur investisseur grâce à la portion activeDes placements structurés pour l’obtention de bons rendements à long terme). Nous croyons aussi qu’il y a des conséquences imprévues au fait d’attirer l’attention sur les chiffres d’une portion active – le changement de style.

Le changement de style se produit lorsqu’un fonds commun de placement s’éloigne de son mandat d’origine – en d’autres mots, l’approche de placement est modifiée. Cela peut se produire au fil du temps lorsqu’un placement augmente et que sa souplesse en matière de capitalisation boursière diminue. Le changement peut aussi être plus dramatique avec le roulement de la gestion ou lorsque les gestionnaires partent à la chasse au rendement. Cette situation est inquiétante pour les investisseurs qui croyaient avoir acheté une chose, mais qui se retrouvent avec un produit totalement différent, étant donné que cela a une incidence sur le profil de risque/rendement du fonds. Voilà qui est préoccupant pour les investisseurs. Ce qui est aussi préoccupant, c’est le potentiel pour les gestionnaires qui reproduisaient auparavant un indice de décider soudainement qu’ils sont en mesure de choisir les actions parce qu’ils veulent stimuler le rendement de leur portion active. Nous ne pouvons pas parler pour vous, mais lorsque notre argent est en jeu, nous voulons que nos gestionnaires s’en tiennent à ce qu’ils connaissent. Souvenez-vous, une portion active élevée ne produit pas les mêmes résultats qu’une sélection des actions.

S’en remettre à une seule bonne idée

Ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier. Qui ne connaît pas ce conseil judicieux et, pourtant, de nombreux investisseurs et gestionnaires font exactement ça. C’est ce que promet le gros rendement. Se concentrer sur même idée est risqué, puisque si vous vous trompez, les conséquences seront désastreuses.

Le graphique suivant illustre que le fait de parier sur des facteurs mine le rendement au fil du temps en comparaison aux gestionnaires indiciels, aux investisseurs modérément actifs, aux portefeuilles concentrés et à la sélection d’actions. Un pari sur des facteurs est une stratégie de placement qui, admettons-le, est très différente d’un indice, mais où il y a très peu d’écart dans la sélection des titres. Des paris sur des facteurs comprennent des portefeuilles fortement pondérés dans des secteurs particuliers ou qui préfèrent choisir les liquidités au détriment des actions.

Il y a parfois des moments où le pari s’avère payant, mais chaque fois vous parlez de « paris », vous devenez davantage un joueur qu’un investisseur.

Reflet d’un rendement annualisé équipondéré de fonds de placement d’actions américaines pour cinq types de gestion active. Les gestionnaires indiciels s’éloignent très peu de leur indice de référence. Les fonds modérément actifs n’ont pas un style précis. Les parieurs sur des facteurs affichent une grande volatilité par rapport à leur indice de référence, mais leurs pondérations en gestion active sont faibles. Les fonds concentrés choisissent activement les actions, mais sont exposés à des risques systématiques. Les sélectionneurs d’actions constituent d’importantes positions qui s’éloignent de leur indice de référence. Rendements, déduction faite des frais et des coûts de transaction. Exclut les fonds indiciels, les fonds sectoriels et les fonds d’un actif de moins de 10 millions de dollars. Source : A. Petajisto, Active Share and Mutual Fund Performance, document de travail, 15 décembre 2010.

Au contraire, les gestionnaires qui font une sélection d’actions plus diversifiée empruntent une approche ascendante puisqu’ils choisissent des actions particulières qui, selon eux, devraient produire un rendement supérieur. Selon la recherche, ils sont les seuls à générer des rendements supérieurs, déduction faite des frais et dépenses, et ils étaient exposés à moins de risques. Cela indique qu’une portion active élevée est souhaitable si elle provient de la sélection des actions, et qu’elle l’est moins si elle découle d’une approche descendante du marché.

Si vous établissez un portefeuille diversifié en fonction d’idées commerciales, lorsque des erreurs se produisent (et croyez-nous, personne n’est immunisé) les répercussions sont généralement atténuées par d’autres idées. Nous admettons ouvertement avoir commis des erreurs, mais heureusement, nous avons évité le faux pas de parier sur une seule idée ou un seul secteur. Donc, nos portefeuilles n’ont pas subi de pertes importantes lorsque ces erreurs sont survenues. En fait, nos idées gagnantes ont surclassé nos idées perdantes dans une proportion de 6 contre 1.ii Nous affichons nos pertes comme des cicatrices et nous nous réconfortons du fait qu’elles correspondaient toutes à une simple perte et non à une seule grande idée qui n’a pas produit les résultats escomptés.

Certains de nos concurrents n’ont pas aussi bien réussi. Voici quelques exemples de fonds qui ont couru un risque qui ne s’est pas avéré payant.

Une portion active élevée et un rendement vigoureux sont deux indicateurs importants de succès dans le choix d’un placement. Il est également important d’examiner comment le rendement a été atteint plutôt que de considérer un chiffre à sa valeur nominale. Ce résultat a-t-il été généré par un ou deux gros paris ou est-il le fruit d’une approche d’investissement constante? Maintenant que la CVMO accorde une grande importance à la portion active, gardez l’oeil ouvert pour déceler les changements de style. Ici, nous ne faisons pas simplement référence aux choix de couleur de bas de votre gestionnaire de placement. C’est facile de choisir des actions, mais sélectionner des titres gagnants, c’est une autre chose.


Rendements annualisés au 31 juillet 2016 :
Portefeuille mondial EdgePoint, série A : CUM : 2,77 %; un an : -1,08 %; trois ans : 15,41 %; cinq ans : 16,66 %; depuis la création : 16,70 %.
iClare O’Hara, « Regulators launch probe into the ‘closet indexers’ of the mutual fund industry, » The Globe and Mail, le 2 mars 2016.
iiD’après le nombre de titres détenus dans le Portefeuille mondial EdgePoint qui affichent des gains depuis sa création par rapport au nombre de titres qui présentent des pertes, y compris les titres à revenu fixe (compte non tenu des titres actuellement en portefeuille). En $ CA.